Transcription du reportage LÉGIONELLOSE

TF1 Journal Télévisé de 20 heures – Première diffusion le 20 juin 2002

© TF1 – Isabelle Marque et Laurent Saubade

 

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carton

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Présentateur TF1

Patrick Poivre d’Arvor

 

[ présentateur]

… Et puis l’enquête judiciaire sur la légionellose à l’Hôpital Pompidou à Paris a été étendue aujourd’hui à 6 autres cas de la maladie contractés dans cet établissement.

Au delà de ce dossier il faut savoir que cette infection bactérienne touche plus de 2000 personnes en France chaque année et une sur cinq en meurt.

Enquête d’Isabelle Marque et Laurent Saubade

 

 

Panoramique de la grande arche de la Défense à la Chaufferie Climadef située Faubourg de l’Arche à Courbevoie.

 

Plans variés sur la chaufferie et les habitations HLM voisines.

[Isabelle Marque, Journaliste]

À deux pas de l’arche de la Défense, voici la plus forte concentration de Tours Aéro-réfrigérantes d’Europe. Dans ce panache qui s »élève chaque jour du millier de tonnes d’eau vaporisée chaque jour, les analyses n’ont relevé aucun signe de présence dangereuse de légionelle.

Pourtant dans ce site sensible, les riverains des immeubles construits après l’usine demandent sa délocalisation.

 

 

Mme Paris sur un balcon de HLM donnant sur les tours aéro réfrigérantes de la chaufferie. Panache en fond.

[Joelle Paris, Association CRAC]

« le risque zéro n’existe pas comme on l’a dit, et est ce qu’on peut prendre de tels risques compte tenu de la densité de population et de tout ce que l’on ignore encore sur la légionellose ? et bien nous pensons que non. »

Joelle Paris

CRAC

Collectif des Riverains Anti Centrale

 

Observation au microscope.

Culture bactérienne en boite de Pétri.

Canalisation entartrée.

Douche.

Couloir d’hôpital, soignant et lit.

[Isabelle Marque, Journaliste ]

C’est la peur de la Legionella Pneumophila, une bactérie inoffensive dans les lacs et les rivières qui prolifère dans l’eau tiède et le tartre. C’est dire si elle s’épanouie dans les réseaux sanitaires de nos villes modernes

Douches, climatisation, fontaines, les sources de contamination se multiplient. Au delà d’un certain seuil de concentration, ces bactéries inhalées peuvent tuer, un cas de légionellose sur 5 est mortel

 

 

Mme Ducluet dans son bureau.

 

 

[Bénédicte Ducluet, INVS]

« Souvent on pense que c’est les personnes âgées qui sont atteintes, ou les personnes qui ont des facteurs favorisant, style un état d’immuno-dépression sévère, mais bon, par exemple, en 2001 on a eu 5 décès chez des personnes de moins de 60 ans qui n’avaient aucun facteur favorisant connu, donc vraiment c’est une maladie sur laquelle la vigilance doit être vraiment de rigueur. »

Bénédicte Ducluet

Institut National de Veille Sanitaire

 

Observations au microscope.

 

Culture bactérienne en boite de Pétri.

[Isabelle Marque, Journaliste]

Avec 800 personnes déclarées en 2001 – c’est obligatoire depuis 1997 seulement- les chiffres augmentent.

Il est vrai que l’infection est mieux diagnostiquée, mais on estime que plus de la moitié des cas ne serait pas décelée.

Pourtant la légionellose, qui au départ ressemble à une grippe, se guérie facilement, à condition d’être détectée à temps.

 

 

Pr Perronne dans son bureau

[Christian Perronne, Professeur]

« le retard diagnostic peut être un problème car on peut très bien traiter une pneumonie en donnant un antibiotique qui ne soit pas adapté à la légionellose elle-même, en pensant traiter une autre cause de pneumonie. Je crois que c’est ça le principal problème dans la prise en charge. »

Pr Christian Perronne

Chef Service des Maladies

Infectieuses-

Hôpital Raymond Pointcarré AP-HP

 

Coursive de l’hôpital Pompidou.

Robinetterie.

Toits d’immeubles

Plan sur parvis de la Défense

[Isabelle Marque, Journaliste ]

Encore méconnue la légionellose dérange car elle peut frapper n’importe où. Et pas seulement dans les hôpitaux, obligés de prendre des mesures très coûteuses. Mais dans les immeubles collectifs, d’habitation et de bureaux. Les propriétaires, constructeurs ou responsables ne sont pas toujours prêts à faire ce qu’il faut pour prévenir le risque.

 

 

Mr Giffard en extérieur

[Jean-Marie Giffard, ingénieur]

« Tant qu’on parle du problème de la contamination, tout le monde est d’accord pour décontaminer. Quand on commence à évoquer le problème financier, beaucoup de gens sont moins intéressés. Mais je crois qu’aujourd’hui le gros problème c’est celui du coût . »

Jean-Marie Giffard

Ingénieur Conseil

 

Fontaine publique et le Dr Payot marchant.

Dr Payot dialoguant dans un bureau.

Dr Payot feuilletant des dossiers.

[Isabelle Marque, Journaliste]

Et les victimes ont bien du mal à se faire entendre.

Pour avoir averti l’hôpital de Tarbes où elle est convaincue d’avoir contracté la légionellose qui l’a frappé il y a 4 ans, le Dr Payot a d’abord été suspendue 1 mois avant d’être réhabilité 2 ans plus tard !.

Il a fallu 2 décès pour que l’établissement soit mis en examen. Et aujourd’hui elle souffre de graves séquelles pulmonaires et musculaires qui l’empèchent de travailler. Elle croule sous les procédures, comme la plupart des membres de son association, malades ou familles en deuil.

 

 

Dr Payot dans son bureau

[Marie-Josée Payot, medecin généraliste + association]

« Les victimes ne sont pas du tout soutenues. À partir du moment où elles ont eu une légionellose qui n’est pas cadrée à leur domicile ou dans un endroit qui ne pose pas de problème, il y a toutes les difficultés du monde à se faire reconnaître. »

Dr Marie-Josée Payot

AVIL Association des Victimes de la légionellose.

 

Affiche « j’ai failli mourir de la légionellose » de l’AVIL.

Entretien de circuits d’eau (technicien versant des biocides).

Immeubles.

Tours Aéro réfrigérantes sur des toits

Façades.

Plan final panoramique sur la Défense et la Grande Arche.

[Isabelle Marque, Journaliste ]

Pour endiguer les risques d’épidémie, la solution des experts sanitaires, c’est la prévention. C’est à dire un entretien régulier dans les entreprises et chez les particuliers afin de maintenir le taux à moins de 1000 légionelles par litre.

Et si les hôpitaux ou les tours aéro-réfrigérantes font l’objet de mesure, c’est une réglementation beaucoup plus contraignante que l’on préconise, comme ailleurs en Europe, pour apprendre à vivre sans danger avec une bactérie que l’on peut éradiquer.

Reportage :

Isabelle Marque

Laurent Saubade

C. Blandeau

P. Veron

R. Mari

L. Collet